Il faut dire qu’ en matière de défense, la force physique n’est qu’une des sept composantes pour se dégager d’une agression.
Ainsi au fil de l’évolution humaine, la force musculaire est devenu finalement le seul critère pour permettre à l’homme de devenir le « sexe fort ». Grosse erreur quand on destine une formation pour les dames et les adolescentes…car les 6 autres composantes sont celles qui doivent être développées en priorité. Dans une agression, le rapport de force est à éviter.
En priorité, le critère à améliorer est celui de l’équilibre, qui est la composante fondamentale de la puissance. L’équilibre doit être atteint automatiquement et avec aisance et il doit être maintenu même lorsque la rapidité croît. L’équilibre va de pair avec le synchronisme et on peut l’améliorer en s’exerçant avec des cibles mobiles.
Puis de l’endurance est apportée par l’entraînement du système cardio-vasculaire. On accroit son endurance grâce à des exercices aérobiques, notamment la course à pieds, la natation ou le cyclisme. La règle veut qu’il faille courir deux kms par jour pour chaque trois minutes que peut durer une confrontation.
Après cela, la souplesse. Le manque de souplesse pendant une confrontation peut entraîner de sérieux problèmes. La rigidité accompagne la tension, la crainte, la nervosité et le manque de confiance. La souplesse se gagne au moyen d’exercices d’assouplissement et de relaxation. La souplesse est à son apogée lorsque les muscles sont en tension dynamique, s’opposant tous avec une tonicité égale.
La concentration. La concentration s’obtient par la coordination entre le corps et l’esprit. Une personne y arrive lorsque ses systèmes mentaux et physiques s’harmonisent et lui permettent de se concentrer entièrement sur une technique particulière pendant un court laps de temps. L’hésitation et la surcompensation sont les deux ennemis de la concentration. Le manque de souplesse accompagne habituellement l’hésitation. La surcompensation est le résultat d’un effort trop grand.
La rapidité est le résultat de la répétition d’une technique jusqu’à ce qu’elle devienne un réflexe physique et psychologique quasi immédiat. Sans compter que la recherche balistique nous a d’ailleurs appris que la puissance destructrice est fonction de la rapidité et de la vitesse.
La force ne vient qu’au sixième rang, car d’autres facteurs peuvent compenser son absence.
De plus d’autres éléments peuvent nuire à la puissance s’ils ne s’ajoutent pas à la force. Le gendarme à la force herculéenne génère peu de puissance s’il est épuisé, rigide ou en déséquilibre.
Et pour finir la simplicité. La maîtrise des techniques fondamentales accompagnée d’enchaînements systématiques de celles-ci permet de générer une grande puissance. Garder le tout court et simple.
Pour clore, il est très important que les instructeurs élaborent des programmes d’entraînement qui développeront toutes ces composantes !
Cet article est un extrait du livre « GESTION DES SITUATIONS DE VIOLENCE OU L’INTERVENANT EN BONNES POSTURES« . En cours de réédition pour 2024 avec chapitres complémentaires.