L’actualité ne cesse de nous le rappeler : la violence est partout. Elle surgit dans la rue, à l’école, à l’hôpital, en ligne, et ne prévient pas. Elle s’infiltre, elle déborde, elle s’installe. Les formations à la gestion des conflits et les cours de self-défense affichent complet. Ce n’est pas une mode. C’est un besoin ressenti comme essentiel.

Depuis plusieurs années, les signaux étaient là. Mais beaucoup ont fermé les yeux. Par excès d’idéalisme, par peur de stigmatiser, par refus de voir ce que certains qualifient désormais de « sécession sociale ».

Le constat est lourd, mais clair : l’autorité publique s’érode lentement. Dans l’éducation, le social, la sécurité, la santé, même l’armée, les agents publics peinent à remplir leurs missions sans faire face à une hostilité grandissante. Ils sont insultés, menacés, parfois même agressés ou tués. L’État a perdu certains de ses repères, ses gardes-frontières symboliques ont reculé. Et cette fracture ne cesse de s’élargir.

 

La peur comme boussole, pas comme geôlière

Dans ce contexte, faut-il céder à la panique ? Certainement pas. Mais ignorer la peur serait tout aussi dangereux. Gavin de Becker, dans son ouvrage « La peur qui vous sauve » (Lattès édition), le dit très bien : « la peur, bien comprise, peut devenir notre meilleure alliée. Encore faut-il savoir la décrypter ».

Il distingue avec finesse la peur réelle – celle qui nous alerte d’un danger immédiat – de l’anxiété diffuse, souvent alimentée par notre imagination ou les médias. L’anxiété, elle, serre la gorge, étouffe le discernement, nous fait vivre dans une tension permanente. Elle ne sauve pas, elle paralyse. Elle rend même malade.

Comprendre cela, c’est faire un pas décisif vers la résilience.

 

Vivre dans la vigilance, pas dans la paranoïa

Être vigilant ne signifie pas vivre en état d’alerte constant. C’est apprendre à identifier le moment où une situation bascule. C’est apprendre à lire les signaux faibles. Et surtout, c’est savoir garder son calme quand tout s’agite autour de soi. La clé ? Une bonne gestion du stress. Là encore, la formation joue un rôle crucial. Car oui, cela s’apprend.

Nous proposons plusieurs approches pour cela :

  • La respiration guidée (18 novembre 2025 à l’IFME Nîmes)*, pour revenir au calme rapidement ;
  • Le debriefing émotionnel, (17 décembre 2025 à l’IFME Nîmes)* pour donner du sens à ce que l’on vit ;
  • La ventilation émotionnelle, (17 décembre 2025 à l’IFME Nîmes)* pour ne pas laisser s’accumuler les tensions ;
  • Et surtout, une priorité : prendre soin de soi. Parce qu’on ne peut pas aider les autres si l’on est soi-même « en vrac ».

*ces demi-journées de formation inscrites dans la certification « gestion des comportements violents » sont accessibles en candidat libre. Contactez-nous : communication@gesivi.fr

Cela peut sembler évident, mais dans l’urgence du quotidien, on l’oublie trop souvent.

 

« Le plus dangereux des ennemis, sera toujours toi-même » (Friedrich NIETZSCHE – Ainsi parlait Zarathoustra).

Les formations en gestion ne doivent pas profiter des tensions de notre société. Il est important de rappeler que la majorité des personnes qui vivent sur cette terre sont des gens charmants. Ces formations offrent des outils, des clés pour avoir les capacités et compétences afin d’agir de manière ajustée si nécessaire. Des moyens d’agir plutôt que de subir, qui nous sortent de la sidération.

Il ne s’agit pas d’apprendre à « dominer l’autre ». Loin de là. Il s’agit de reconquérir une forme de maîtrise intérieure. De savoir poser des limites. De comprendre ce qui se joue dans une interaction tendue. Et de « garder la main », au moins sur soi-même, même quand tout dérape.

C’est une hygiène mentale, presque une éthique de vie.

 

L’espace public, terrain de tensions

Dans les territoires les plus fragiles, les conflits ne sont plus l’exception. Ils sont devenus la norme. On y ferme des écoles pour cause de points de deal. On y agresse des pompiers, on y caillasse des bus, on y insulte tous ceux qui représentent l’autorité.

Ce n’est pas une invention médiatique. Ce n’est pas un fantasme sécuritaire. C’est le quotidien de milliers de professionnels.

« Et cela se propage. Car l’agressivité se déplace aussi en ligne, sur les réseaux sociaux. Derrière l’écran, les menaces fusent, les injures pleuvent. La violence s’est diversifiée, elle s’est digitalisée. Elle n’a plus besoin d’une rue pour exister. Les agents publics doivent faire face à une hostilité croissante et des violences multiples, sur le terrain physique comme face aux trolls des réseaux sociaux. On pourchasse les véhicules de police, insulte ou menace les familles, force à la fermeture d’équipements scolaires proches des «fours» et autres points de deal, on agresse ou on abat des policiers en mission ou au repos ». Alain Bauer le figaro avril 2017.

 

Une culture de l’apaisement

Face à cette complexité, il ne suffit plus de parler de prévention. Il faut bâtir une vraie culture de l’apaisement. Une culture qui passe par l’éducation émotionnelle, la compréhension de soi et des autres, l’intelligence relationnelle. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. C’est un chantier incontournable.

Un premier pas ? Changer notre rapport à la peur. L’écouter, sans la laisser diriger notre vie. Et faire en sorte qu’elle devienne une conseillère fiable, pas une prisonnière de notre imaginaire collectif.

Le pouvoir du souffle… et des sons

La peur contracte. Le stress fige. La musique, elle, détend. Elle libère. C’est pourquoi nous vous offrons, aujourd’hui, ce contre-pied volontaire. Pas de vidéos d’agression, pas de caméras embarquées dans la violence. Il y en a déjà bien trop !

À la place, une simple vidéo de 20 minutes sur le pouvoir des sons et de la musique. Un clin d’œil aux négociateurs, à ceux qui savent que les mots bien choisis peuvent désamorcer des bombes humaines.

Car oui, le langage, bien utilisé, peut-être une arme de paix. À condition de l’exercer. De l’écouter. De le mettre au service du lien, et non de la division.

 

En conclusion : bâtir des ponts, pas des bunkers

Notre époque est tendue. Personne ne le nie, mais ce n’est pas une fatalité. Former, c’est anticiper. S’entraîner, c’est choisir de ne pas rester spectateur. Comprendre ses émotions, c’est éviter qu’elles ne nous débordent. Et faire preuve de discernement, c’est redevenir libre.

Alors oui, le climat est anxiogène. Mais il peut aussi devenir une opportunité. Celle de repenser nos rapports aux autres, à l’autorité, à nous-mêmes. Apprenons à gérer la peur, à respirer dans la tempête, à choisir la vigilance plutôt que la panique. Et surtout, continuons à cultiver cette force tranquille : celle de ceux qui n’ont pas besoin de hurler pour se faire entendre.